Quel est l’objectif principal de Music Fund ? Comment est-il mis en pratique ?

LP : Music Fund soutient le développement de projets et de formations de musique dans des pays en développement, zones de conflit et de projets socio-artistiques en Europe.  L’organisation a été fondée en 2005 pour collecter, vérifier puis expédier des instruments de musique à des écoles de musique et des projets de musique dans des pays en développement (RD Congo, Haïti, Mozambique, Maroc) et des zones de conflit (Israël et Palestine), ainsi qu’à des projets socio-artistiques plus proches de chez nous (Belgique, Allemagne et France).  Ces collectes et dons restent une partie importante des activités de Music Fund, mais notre activité principale est la formation de réparateurs d’instruments de musique.  Nous organisons ces formations et stages pour les personnes liées aux projets et écoles partenaires dans les pays du Sud. Au fil des ans, des dizaines de techniciens-réparateurs d’instruments de musique ont été formés en Palestine, en RD Congo, au Mozambique, en Haïti et au Maroc. Nous avons également contribué à l’ouverture et à l’équipement d’ateliers de réparation dans les écoles de musique avec lesquelles nous travaillons, car la réparation des instruments de musique nécessite des outils et des pièces appropriés.

Music Fund peut donc être considéré à juste titre comme un instrument de développement. Pensez-vous que cette approche est cohérente avec une vision moderne de la coopération au développement ?

LP : C’est principalement grâce à l’organisation de cours de formation pour les techniciens et les réparateurs d’instruments de musique que Music Fund a pu devenir un instrument de développement.  Il est toujours bon de donner des instruments de musique dans la mesure où ils sont indispensables pour faire de la musique. Plus encore que les instruments, le savoir-faire spécialisé des techniciens-réparateurs s’inscrit dans le temps, dans le durable.  D’autant plus que les techniciens formés par Music Fund sont désormais également utilisés pour former d’autres techniciens, afin qu’ils puissent transmettre leur savoir-faire.  Ainsi, nous veillons à ce que nos partenaires puissent eux-mêmes s’occuper de l’entretien de leurs instruments de musique et de la formation continue des techniciens-réparateurs qui peuvent garantir cet entretien. Pour cela, Music Fund a déjà reçu le prix “Best Practice in Culture and Development” de la Communauté européenne en 2010, et en 2021 le “Prix pour la Démocratie et Droits de l’Homme” du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Y a-t-il des difficultés ou des défis particuliers auxquels Music Fund doit faire face ?

LP : Le principal défi auquel Music Fund est confronté dans les pays du Sud est le fait qu’il reste difficile pour les techniciens-réparateurs de trouver des clients disposant de moyens financiers pour payer les réparations d’instruments de musique, ce qui rend difficile pour les techniciens de joindre les deux bouts financièrement.  C’est un problème que nous ne pouvons pas résoudre facilement. Toutefois, nous veillons de plus en plus à ce que les techniciens locaux reçoivent les instruments de musique qu’ils doivent encore pouvoir réparer. Comme nous avons été responsables de leur formation, nous savons également ce dont ils sont capables en tant que techniciens et ce que nous pouvons donc leur demander de faire. Ils sont payés pour les instruments que Music Fund leur envoie et leur demande de réparer.

Y a-t-il des ambitions que Music Fund chérit particulièrement ?

LP : Nous avons jusqu’à présent toujours trouvé, non sans efforts,  les ressources nécessaires pour nos projets, mais malgré le fait que la plupart des employés sont des bénévoles (seulement 2,3 salariés à temps plein), et que nous recevons beaucoup de soutien des villes (Marche-en-Famenne et Bruxelles) et de différents gouvernements (Gouvernements flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles), il est et reste difficile pour Music Fund de générer des fonds de fonctionnement suffisants. Nous espérons trouver très prochainement une fondation ou un sponsor qui pourra devenir un nouveau partenaire du Music Fund dans la durée.

Comment est-ce que les membres d’EuroPiano France pourraient soutenir les projets partenaires de Music Fund dans les pays du sud ?

LP : Les accordeurs/accordeuses et réparateurs/réparatrices de pianos – membres ou amis/amies d’EuroPiano France – pourront j’espère nous aider à trouver des bénévoles souhaitant accueillir des stagiaires en formation dans leurs ateliers, souhaitant eux-mêmes en tant que formateurs partir dans les projets, ou mettre à disposition des outils aux projets partenaires de Music Fund. L’Itemm est un point de collecte où il est possible de donner des outils et faire le lien avec l’association.

Appelé piano commode, bahut, de bateau, ou de voyage, nous connaissons tous ce genre d’instrument au clavier dit rentrant, relevable ou encore escamotable. Cette particularité est souvent interprétée comme étant le symbole d’une époque distincte, le plus souvent celle des années 40-50, avec ses meubles réduits à leur plus simple expression, tout à fait dans la rigidité et la sobriété des lignes correspondant à l’ascétisme voulu du mobilier moderne. Mais pas que…

… car, si on met en route la machine à remonter le temps, on s’aperçoit que le piano à clavier basculant avait déjà connu le succès, c’était au milieu du XXè siècle, au début du grand essor industriel. Il est évident qu’au delà de l’équipement huppé des paquebots, des salons et cabines de dames, bref, du voyage et du rêve, son côté pratique a rapidement séduit un public plus sédentaire. Son usage se généralisera naturellement pour son système et son faible encombrement.

Disparu de mode aujourd’hui (peut-être un jour en reverrons-nous un jour en magasins ?), il s’est quand même vendu pendant un bon siècle. L’un des premiers brevets en France serait celui de Rogez, en 1838, mais le sujet aurait été travaillé plus tôt (on pense aux britanniques Isaac Hawkins qui créa un piano forte portatif au tout début des années 1800 et William Jenkin & son qui proposait un piano pliant et dépliant pour yachts).

Le clavier basculant présente plusieurs avantages : Il est pratique, esthétique, et n’entraîne pas de surcoût significatif à la fabrication. Enfin, cette disposition ne gêne pas les réglages principaux du clavier ou de la mécanique ainsi que l’approche de ces deux parties par l’accordeur.

Les facteurs français les plus connus dans le domaine sont nos contemporains Pleyel, Klein et Elcké.  Pour les plus anciens, citons surtout Blondel et Aucher Frères.

Le fameux Elite ou ST de Pleyel (voir document). H. 110, long. 142, prof. fermé : 39, ouvert : 58, poids 170 kg. Un autre modèle, le SR, bien plus grand (construit sur la base du P), pouvait contenir un combiné phono-radio (avec t.s.f. 7 lampes), disposé dans la partie supérieure, et très facilement accessible. Leur carrière : le ST de 1937 à 1961, et le SR de 1934 à 1942.

 

Nous avons deux Elcké au musée, un acajou et un noyer fil à 7 octaves (de 1949 et 1956). Sous le clavier, deux casiers range-partitions encadrent un petit panneau du bas, amovible et qui se ferme automatiquement quand on relève le clavier, masquant les pédales. On ne peut donc deviner (c’était le but recherché) un piano, une fois ce panneau fermé. Chez Klein, c’est le Studium qui se rappelle à notre bon souvenir.

 Deux Elcké, ouvert et fermé (voir photo)

 Pour la période XIXè, Limoux abrite des instruments basiques (cadre bois, mécanique à baïonnettes, 7 octaves), productions des précités Aucher et Blondel, ce Blondel (1813-1893)  que je me fais un plaisir de saluer au passage : On lui doit entre autres un piano octavié, un piano-orgue à un clavier, un système de double échappement dit ’’mécanique Blondel’’, mais pour les techniciens, il est surtout connu pour le débridage des baïonnettes (leur permettant à leur base de coulisser dans le talon du chevalet d’échappement), principe ensuite adopté par tous les facteurs de pianos. Signalons, sur ses pianos exposés à Limoux (voir photo), un système manuel réglable par vis (à droite du clavier) qui permet de monter ou baisser la mécanique de quelques mm pour le réglage pile poil des pilotes.

Piano de bateau

Voici à présent la curiosité attendue : un piano de bateau. Je vous propose un Schindler, acajou, posé sur un piétage (voir photo), avec une barre de bois amovible en lieu et place de pédale forte. Un autre bel exemple de ce qu’a été la France profonde du piano, celle de ces petits facteurs, inventive en diable et trop oubliée aujourd’hui. Rappelons rapidement que les ancêtres de Robert Schindler, Antoine et ses fils étaient installés au Perreux, une affaire de construction de bateaux à vapeur pour la navigation fluviale. C’est un de ces fils, Auguste, qui épousera une demoiselle Labrousse dont le frère fabriquait des pianos. Tenté par le métier, Auguste lancera les pianos Schindler en 1884 et créera avec ses enfants Paul et Gaston une usine rue Brillat-Savarin à Paris (13è). Robert, fils de Gaston, est le dernier de cette lignée d’inventeurs. Ce sympathique instrument représente en quelque sorte le symbole d’une dynastie qui est passée du bateau au piano.

Le compositeur Rudolph Friml avait un Schindler de voyage (voir document). Il a travaillé sur cet instrument des partitions devenues des  succès tels que « Rose-Marie », les trois mousquetaires, etc…

Nous avons à Limoux un modèle identique, un Cramer de 1917. On peut penser que ce missionnaire a lui aussi bien bourlingué avant de trouver son port d’attache terre cathare. Et malgré sa petite taille et son état intérieur pitoyable, j’ai retiré, d’après le peu de sonorité qu’il transmet encore, la nette impression que ce petit format n’a rien à envier à beaucoup de ses grands frères. Meuble chêne, mécanique à baïonnettes, cadre fonte, 5 octaves, montage à cordes doubles. Dimensions : H. : 70, L. : 107, P. : 53 (37 cm replié), environ 70 kg.

Le petit Cramer du musée de Limoux (voir photo)

Ici, un autre piano à clavier basculant, un Arencibia, droit, de 1892. Il s’agit, en fait d’un instrument triple : devant, le piano principal est additionné d’un harmonium (voir photo). Derrière, le piano secondaire a son clavier basculant (voir photo). J’en parle un peu plus dans d’autres articles.

Jean Jacques Trinques

 

C’est en voulant fabriquer une guillotine “standard” pour équiper un atelier que nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes et d’améliorer l’objet connu de tous pour un outil bien plus précis, confortable, sécurisé et facile d’utilisation.

S’en est suivi deux ans de recherche et développement, de prototypes, d’arrachage de cheveux et de frustrations, mais à priori, le résultat en valait la chandelle !

Largeur de coupe augmentée (117mm), graduations (mm et cm) et guides aisément réglables pour faciliter le tarage, sécurité magnétique pour ne pas se couper les doigts – ou utiliser un piquebrochette pour récupérer les pièces découpées (!!) -, lames de cutter standard, roulements à billes, pièces en inox, etc… La Guillotine est désormais la référence pour les techniciens qui veulent faire un travail précis et travailler dans le confort.

Le lancement du produit s’est effectué durant la convention EuroPiano à Varsovie en Août 2022 et les retours des techniciens étaient unanimes et glorifiants : cet outil marche du tonnerre pour tout type de feutres et cuirs ! Vous pouvez désormais découper des feutres d’étouffoirs de manière très précise et sans écrasement, mais aussi couper les feutres les plus durs avec un équerrage parfait et une facilité déconcertante.

Lors du salon nous avons démontré la capacité de l’outil, qui coupe une tête de marteau Pearl River ultra durcie chimiquement… comme du beurre !

Certains techniciens aiment utiliser l’outil pour couper des bandes de kasimir pour regarnir les mortaises… votre imagination sera votre limite.

L’outil est désormais disponible chez Jahn, Knud Danielsen, et Taffijn, et bien sûr, en direct sur notre site : www.australiapianosupply.com.au

Sur ce site vous retrouverez également des photos et vidéos de démonstration, les spécifications produit et accessoires.

 


Température et hygrométrie

Nous étions par ailleurs enchantés des retours reçus sur notre enregistreur de données hygrométriques et de température qui fonctionne en Bluetooth : ce petit boîtier s’installe facilement dans un piano ou un espace et fonctionne sur pile.

Correctement configuré, il enregistrera la température (°C) et l’humidité relative (%) à un intervalle défini (nous recommandons toutes les heures). En se connectant au boîtier depuis un smartphone ou une tablette (à proximité du piano car cela fonctionne par Bluetooth), vous pourrez alors relever les données et observer sur votre écran les fluctuations hygrométriques à l’aide du graphique généré, ou envoyer les données par e-mail afin de pouvoir manipuler et intégrer des informations détaillées dans vos rapports, etc. (export en .PDF et .CSV).

Cet appareil est idéal pour :

– études de cas en tout genre (avant de conseiller un DamppChaser, par exemple)

– suivi de parc instrumental

– contrôle du bon fonctionnement des DamppChaser

– rapports d’assurance (surtout si l’appareil est installé dans le piano avant qu’un problème ne survienne)

– contrôle de l’humidité en atelier, dans les musées, les conservatoires, etc.

– autres instruments

Nous avons le plaisir de vous communiquer le programme du prochain congrès de EuroPiano France qui se déroulera au conservatoire de Bordeaux du 06 au 08 mai prochain

nous vous rappelons que la date limite concernant les inscriptions est fixée au 19 avril prochain. 

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La saison musicale s’ouvre le 11 juin avec un concert proposé par Pascal Herpin et Marc Valdeyron, tous deux membres de l’association des amis de la collection de piano du Musée. Ils ont invité la pianiste Anne LE BOZEC qui jouera sur trois instruments d’époques différentes afin que vous découvriez l’incroyable richesse apportée par ces différentes sonorités.

Programme en cours d’élaboration…

Découvrez dés à présent Anne le Bozec via son site :  annelebozec.com

En attendant et pour vous faire patienter, écouter et regarder ci-dessous.

C’était en masque, le public était derrière les écrans… mais c’était à l’Auditorium de Radio-France le 8 décembre 2020 !
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Piano à queue PLEYEL 1830 !

Il est considéré comme l’un des modèles phare du musée, surtout par les professionnels. Le visiteur lambda, lui, ne le remarquera pas, noyé qu’il est dans la rangée uniforme des pianos à queues du XIXè siècle. Il me plait aujourd’hui d’évoquer ce sympathique piano, ne serait-ce, que par son ancienneté au musée. C’est en effet un des premiers que ‘’Papa’’ Chenaud, Président fondateur de l’AFARP (devenue depuis Europianofrance) dégota et mit aux abris dans les années 50-60. Il fit donc partie de ce premier convoi d’une dizaine de pièces qui, bourlinguera plus tard, d’Evreux à Alès, en passant par Le Mans, pour enfin atterrir à Limoux. Ce lieu, il l’appelait de ses vœux mais il ne connaîtra jamais, c’était son futur ‘’Musée de la Rétrospective’’.

Ce n° 1559 de la maison Pleyel lui avait tapé dans l’œil. Il est vrai qu’on ne tombe pas tous les jours sur un numéro de la série mille de la célèbre maison. Modèle de concert de l’époque, il paraît bien petit par rapport à nos productions modernes qui avoisinent les 3 mètres. Il se contente d’un modeste 2m43, mais cela suffisait pour remplir de sa somptueuse sonorité les salons Louis Philippe de la Monarchie de Juillet.

On le trouve dans les premières pages disponibles des archives Pleyel et il a été vendu en mai 1831.

Le cartouche donne les indications Ignace Pleyel et Cie (société créée en 1829) et médaille d’or (de 1827, à l’exposition publique des produits de l’industrie française). La seconde, obtenue en 1834, ne figure pas ici.

C’est un pur jus de cette période qu’on évoque si souvent, celle, d’après les puristes, où notre instrument est abouti et n’a plus rien à prouver. Pas faux, dirons-nous, au vu de tout ce qui avait été inventé, testé et breveté jusque là : nous avons déjà les composants et les principes de base de notre piano moderne : des mécaniques élaborées (à simple ou double échappement), le cadre métallique, le principe des cordes croisées, la standardisation de la tessiture, le feutre pour les têtes de marteaux, les deux pédales essentielles, forte et douce, etc… Et quand je dis ‘’pur jus’’ en parlant de celui-ci, je ne me trompe pas car il se présente comme au premier jour, dans ses équipements et matériaux d’origine. Jean-Claude Battault, notre collègue du Musée de la Musique à Paris, l’a bien vu et s’y est intéressé de suite car il se trouve qu’il a le même à quatre numéros près (le n° 1555) dans ses murs. Ce dernier a cependant été restauré au milieu du siècle dernier… Au-delà de la forte probabilité que ces deux instruments se soient croisés dans les ateliers de la rue Cadet, il est quasiment sûr qu’ils étaient équipés des mêmes matériaux, feutres, cordes, ferrures, accastillages, etc… Jean-Claude est donc venu à Limoux pour procéder à quelques prélèvements aux fins de recherches plus poussées dans son laboratoire parisien (pièces mécaniques, feutres, peaux)

André Chenaud écrivait : ‘’Ce piano fait partie de la première série qui a reçu un abattant de clavier de forme cylindrique en remplacement des tablettes utilisées jusqu’alors. Le terme de cylindre restera jusqu’à nos jours pour désigner cet élément du meuble’’ (le mot couvercle était déjà pris pour désigner le dessus du piano). Avant de retirer ce cylindre, il faut d’abord prélever la planche d’adresse qui est tenue par deux vis ornementales sur deux pattes en bois, elles mêmes fixées sur les blocs (voir la photo de la marque). Le cylindre bascule vers l’arrière pour se cacher au-delà de cet élément. Sa forme est assez simpliste, un parfait quart de rond, pas de double galbe. Il est donc moins élégant que nos cylindres modernes.

Le meuble est plaqué en acajou et palissandre, la queue est carrée, d’où sa désignation exacte de piano à queue en forme de clavecin. Dimensions : L = 243 cm ; l = 126 cm ; h = 94 cm. Ces références au clavecin sont courantes dans les archives de l’époque (devant carré, devant coupé, forme carrée). Pour mieux comprendre, observez la photo sur la forme du piano : la queue est carrée (comme son voisin de gauche, un Erard), et le ‘’devant coupé’’ se voit très bien. Les oreilles (c’est le nom donné à cette partie du meuble) sont deux découpes à angle droit de part et d’autre du clavier. Petit à petit, ce coin s’enjolivera dans sa forme et ses fioritures. Comme expliqué ci-avant, vous ne voyez pas le cylindre : il a basculé pour se cacher derrière la planche d’adresse. Toujours en comparaison avec le clavecin : les cordes basses et médium sont accrochées à des pointes fichées dans une contre éclisse en bois dur le long de la courbure de la caisse et le fond carré.

Pour les cordes aiguës, c’est autre chose : les pointes d’accroche sont sur du métal, sur  la structure harmonique. Celle-ci parait assez légère au premier abord. Une plaque de métal en demi-lune (le sommier prolongé) et trois barres de métal soutiennent la tension des cordes les plus fines comme vous pouvez le voir sur la photo suivante. Il faudra ensuite aller voir sous l’instrument pour découvrir d’autres barres métalliques : il y en a sept, elles forment une armature rigide (photo armature métallique du dessous)

La tension totale de cette structure est toutefois très (trop) importante car on voit à l’œil nu, surtout depuis l’arrière, que la caisse est voilée, elle est s’est mise en ‘’hélice d’avion’’.  On le voit particulièrement bien sur la photo de l’arrière du piano avec le pied penché. A noter que la tension des cordes doit représenter sur un tel instrument (en état de jeu), une dizaine de tonnes (il faut compter quasiment le double sur nos pianos modernes).

Au dessus du plan de cordes est posée une fausse table en résineux (photo suivante) Elle servait à amoindrir la force de son en fonction du répertoire joué.

Voyons maintenant la mécanique, en observant au passage les chevilles d’accord plates et les étouffoirs dits chapeaux de gendarme (ils sont garnis de peau dans les basses, de drap ailleurs). Les tiges d’étouffoir sont de simples bâtonnets en bois léger. Ils coulissent librement, leur course est stoppée en haut par une barre de butée en bois garnie de feutre : c’est le chapiteau d’étouffoirs, là aussi un principe hérité du clavecin. (photo des chevilles et étouffoirs)

La mécanique est précise et complète. Il s’agit d’une mécanique dite à peigne comme on peut l’observer sur la photo.  Les marteaux sont en feutre. Le système est celui de l’échappement anglais, appelé aussi simple échappement. Pleyel y sera longtemps fidèle, une façon comme une autre de se démarquer de son grand concurrent Erard qui avait breveté son double échappement une dizaine d’années auparavant. Les touchers sont évidemment différents, du grain à moudre pour les pianistes qui entretenaient par leurs retours la publicité de chaque maison. Je ne vais pas épiloguer là-dessus mais juste vous renvoyer aux nombreux ouvrages relatant les fameuses joutes musicales du moment. On pense bien sûr aux fameux duels Liszt-Chopin.

L’instrument mérite malgré tout une sérieuse réparation. La table d’harmonie est à refaire entièrement, elle est décollée et fendue en plusieurs endroits et la photo est édifiante. De ne pouvoir l’entendre sonner correctement sera mon seul regret. On peut voir de nombreux modèles, similaires ou très approchants, en tout cas de la même période, sur le Net.

Dernière photo celle de la poignée de fermeture du couvercle.

Jean Jacques Trinques

Piano queue Pleyel
N° 1 559
Année  1830
Meuble Palisandre
Particularité : CC-f4, 78 notes, Mécanique à échappement simple,
N° d’inventaire E.1

 Facteurs de pianos et rues de Paris

Il n’est que de visiter notre belle France pour découvrir, aux carrefours de nos riantes rues et avenues, quantités de noms liés à la musique ; mais celles-ci, relèvent presque toujours de la composition musicale. Et ô ingratitude, pas le moindre petit facteur de pianos à l’horizon ! Ce qu’on peut qualifier de certaine frustration se réveilla en moi quand, récemment, je « montais » à la capitale en train, et que machinalement je me mis à feuilleter mon plan de Paris, m’amusant à chercher quelques rues, places et même (sans trop rêver toutefois !) avenues, dédiées à nos chers facteurs…

Après tout, n’y eut-il pas et n’avons-nous pas les salles de concert Pape, Herz ou Erard, Gaveau et Pleyel ? Alors, curieux, fouinons… Je n’eus pas à chercher longtemps ; je dénichais trois voies dédiées à Henri Pape, Sébastien Erard et Camille Pleyel. Je pense qu’à la réflexion, je n’aurais espéré meilleur tiercé.

Il est possible que ces trois rues aient été ouvertes et classifiées à la même époque, à l’occasion d’aménagements nouveaux, car elles sont situées à peu de distance l’une de l’autre et dans un quartier qui explosa à la fin du XIXè siècle (12è et 13è arrondissement). Certes, ce ne sont pas de belles et grandes avenues arborées, mais qu’importe, nous apprécions là à sa juste valeur une certaine reconnaissance de nos anciens envers des facteurs de pianos.

La rue Erard (1752-1831), près du boulevard Diderot se situe entre les rues de Charenton et de Reuilly. Elle fait environ 300 mètres. Une tour y porte le nom d’Erard.

La rue Henri Pape (1789-1875) fut ouverte en 1885 près de Tolbiac et de l’avenue d’Italie. Elle portait, à l’origine, le nom d’un certain Edmond Valentin. La dénomination actuelle date de 1897 et son classement, alignement et numérotation de mars à mai 1910. Elle mesure 145 mètres de long sur 12 de large, commence au 18, rue Domesme et rue E. et H. Rousselle. Elle finit 3, place de l’Abbé Georges Hénocque.

La rue Pleyel (Joseph, Etienne, Camille, 1788-1855) est encore plus courte. Elle ne mesure que 75 mètres de long sur 13 de large. Précédemment rue du trou à sable, auparavant on l’a appelée aussi rue des trois sabres (Sûrement avons-nous là un joli dérapage linguistique !). Elle est déjà indiquée sur le plan de Jaillot en 1772. Cette voie s’étendait autrefois jusqu’à la rue de Reuilly. Le tronçon compris entre la rue de Reuilly et Dugommier a été supprimé lors de l’ouverture de l’avenue Daumesnil. Au droit des n° 1 à 7, elle formait une place triangulaire convertie en rue de 13 mètres de largeur à la même époque. Numérotée en 1878, nivelée en 1885, elle portera le nom du plus illustre de nos facteurs de pianos à partir de 1890.

Puis, poussé par la curiosité je suis allé un peu plus loin, en banlieue, je me suis évidemment tourné vers Saint-Denis où se trouve le célèbre carrefour Pleyel ainsi que la place des Pianos.  La rue Pleyel n’est pas loin, en voici un petit historique :

Son appellation actuelle ne date que de 1906. Auparavant c’était le chemin de la Marée, puis des Marchandises, et surtout le chemin des Poissonniers. Il serait plus ancien que la voie romaine, mais la première mention du tracé date de 1307. Ces différentes appellations trouvent leur origine à travers l’activité commerciale de la région. Du port de Seine près de Saint-Denis jusqu’aux halles de Paris, on transportait poissons et fruits de mer par cette voie pour éviter les méandres de la Seine et quelques péages. Chemin des Poissonniers, porte des Poissonniers, faubourg des Poissonniers, boulevard Poissonnière sont, à travers le temps qui passe, quelques dénominations qui rappellent le cheminement lié à cette activité.

Jean Jacques Trinques

Vendredi 10 septembre 21:00 – 23:00

Programme classique élaboré lors de 
la Master Class ; pièces en solo, en duo et en ensemble.
MATIAS DE OLIVERA PINTO &
 JEUNGBEUM SOHN

Violoncelle & piano
 «Classe d’Élégance»

Matias de Oliveira Pinto est né à São Paulo, au Brésil, dans une famille d’artistes. Dans sa petite enfance, il a pris des leçons de piano, plus tard des leçons de violoncelle. Il a étudié avec le professeur Zygmunt Kubala, maître de conférences à l’Académie de musique à Curitiba (Brésil). Dans la même année, il a participé à une masterclass avec Aldo Parisot et a réussi un concours, remportant une bourse de la Fondation Herbert von Karajan.

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Jeung Beum Sohn est diplômé de l’Université de Séoul, où il a étudié auprès de Prof. Chung Mo Kang (2012). Il étudie actuellement à l’Académie de Musique et de Théâtre de Munich sous la direction de Prof. Arnulf von Arnim. Il a remporté de nombreux prix lors de plusieurs concours nationaux en Corée. En 2011, il a reçu le deuxième prix du Concours George Enescu de Bucarest (premier prix non attribué). En 2013, il est arrivé deuxième au Concours International Val Tidone à Pianello (Italie) et troisième au Concours International Isang Yung (Corée du Sud).

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jeudi 5 août 21:00 – 23:00

Les nuits de Moscou… Ludmilla Guilmault, Jean-Noël Dubois

DUO CZIFFRA Piano Solo et 4 mains
Chopin, Brahms, Glinka, Kalinka, Kasatschok,

Médailles d’or au concours de la ville de Paris et de la Fondation Cziffra, 1er Prix du Concours des “Clés d’Or”, 1er Prix du Concours Musical de France, Médaille d’Argent  Arts Sciences Lettres de Paris, Ludmilla Guilmault a donné plus de 2000 concerts à ce jour.

En  2015 , formation du Duo Cziffra avec Jean-Noël Dubois

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jeudi 22 juillet 21:00 – 23:00

Granados, Weill, Cussac, Ibert…

HÉLÈNE ESCRIVA & PIERRE CUSSAC
, Trompette basse & accordéon

 

Hélène Escriva, euphoniumiste fait partie de cette jeune génération d’instrumentistes curieuses, talentueuses et dynamiques, qui souhaitent faire la part belle à l’euphonium et à la trompette basse.

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Accordéoniste et bandonéoniste, Pierre Cussac développe un langage aux influences multiples – musiques classiques, traditionnelles, jazz – où l’improvisation tient une place essentielle.


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