MUSIC FUND cherche bénévoles et outils pour projets en AFRIQUE, MOYEN ORIENT et CARAIBES

entretien avec Lukas Pairon, fondateur et président de Music Fund

Quel est l’objectif principal de Music Fund ? Comment est-il mis en pratique ?

LP : Music Fund soutient le développement de projets et de formations de musique dans des pays en développement, zones de conflit et de projets socio-artistiques en Europe.  L’organisation a été fondée en 2005 pour collecter, vérifier puis expédier des instruments de musique à des écoles de musique et des projets de musique dans des pays en développement (RD Congo, Haïti, Mozambique, Maroc) et des zones de conflit (Israël et Palestine), ainsi qu’à des projets socio-artistiques plus proches de chez nous (Belgique, Allemagne et France).  Ces collectes et dons restent une partie importante des activités de Music Fund, mais notre activité principale est la formation de réparateurs d’instruments de musique.  Nous organisons ces formations et stages pour les personnes liées aux projets et écoles partenaires dans les pays du Sud. Au fil des ans, des dizaines de techniciens-réparateurs d’instruments de musique ont été formés en Palestine, en RD Congo, au Mozambique, en Haïti et au Maroc. Nous avons également contribué à l’ouverture et à l’équipement d’ateliers de réparation dans les écoles de musique avec lesquelles nous travaillons, car la réparation des instruments de musique nécessite des outils et des pièces appropriés.

Music Fund peut donc être considéré à juste titre comme un instrument de développement. Pensez-vous que cette approche est cohérente avec une vision moderne de la coopération au développement ?

LP : C’est principalement grâce à l’organisation de cours de formation pour les techniciens et les réparateurs d’instruments de musique que Music Fund a pu devenir un instrument de développement.  Il est toujours bon de donner des instruments de musique dans la mesure où ils sont indispensables pour faire de la musique. Plus encore que les instruments, le savoir-faire spécialisé des techniciens-réparateurs s’inscrit dans le temps, dans le durable.  D’autant plus que les techniciens formés par Music Fund sont désormais également utilisés pour former d’autres techniciens, afin qu’ils puissent transmettre leur savoir-faire.  Ainsi, nous veillons à ce que nos partenaires puissent eux-mêmes s’occuper de l’entretien de leurs instruments de musique et de la formation continue des techniciens-réparateurs qui peuvent garantir cet entretien. Pour cela, Music Fund a déjà reçu le prix “Best Practice in Culture and Development” de la Communauté européenne en 2010, et en 2021 le “Prix pour la Démocratie et Droits de l’Homme” du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Y a-t-il des difficultés ou des défis particuliers auxquels Music Fund doit faire face ?

LP : Le principal défi auquel Music Fund est confronté dans les pays du Sud est le fait qu’il reste difficile pour les techniciens-réparateurs de trouver des clients disposant de moyens financiers pour payer les réparations d’instruments de musique, ce qui rend difficile pour les techniciens de joindre les deux bouts financièrement.  C’est un problème que nous ne pouvons pas résoudre facilement. Toutefois, nous veillons de plus en plus à ce que les techniciens locaux reçoivent les instruments de musique qu’ils doivent encore pouvoir réparer. Comme nous avons été responsables de leur formation, nous savons également ce dont ils sont capables en tant que techniciens et ce que nous pouvons donc leur demander de faire. Ils sont payés pour les instruments que Music Fund leur envoie et leur demande de réparer.

Y a-t-il des ambitions que Music Fund chérit particulièrement ?

LP : Nous avons jusqu’à présent toujours trouvé, non sans efforts,  les ressources nécessaires pour nos projets, mais malgré le fait que la plupart des employés sont des bénévoles (seulement 2,3 salariés à temps plein), et que nous recevons beaucoup de soutien des villes (Marche-en-Famenne et Bruxelles) et de différents gouvernements (Gouvernements flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles), il est et reste difficile pour Music Fund de générer des fonds de fonctionnement suffisants. Nous espérons trouver très prochainement une fondation ou un sponsor qui pourra devenir un nouveau partenaire du Music Fund dans la durée.

Comment est-ce que les membres d’EuroPiano France pourraient soutenir les projets partenaires de Music Fund dans les pays du sud ?

LP : Les accordeurs/accordeuses et réparateurs/réparatrices de pianos – membres ou amis/amies d’EuroPiano France – pourront j’espère nous aider à trouver des bénévoles souhaitant accueillir des stagiaires en formation dans leurs ateliers, souhaitant eux-mêmes en tant que formateurs partir dans les projets, ou mettre à disposition des outils aux projets partenaires de Music Fund. L’Itemm est un point de collecte où il est possible de donner des outils et faire le lien avec l’association.

Marie Arman
Author: Marie Arman

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