La forme du piano droit que nous pratiquons aujourd’hui nous parait tout à fait banale, nous le connaissons par cœur, c’est notre pain quotidien. On peut situer l’aboutissement de cet instrument dans les années 1820/1830, après moult inventions, perfectionnements, dispositions et élucubrations diverses, dont le piano girafe.


Le piano girafe de Limoux est un classique du genre. Plutôt sobre dans ses lignes (H : 225 cm, plaquage de noyer fil ciré), il n’arbore aucune cariatide, pas un bronze ou médaillon, aucun décor subtil, marqueterie ou frisage. Pas de marque, également, aucune indication d’origine (je parierais pour un autrichien des années 1830).
Sitôt enlevé le grand panneau du haut, l’intérieur dévoile un champ de bataille qui pourrait occuper pendant de longs mois une escouade d’accordeurs-réparateurs. La mécanique (viennoise) est située sous la ligne du clavier (tessiture 6 oct ½, do à sol). Les cordes, ou plutôt ce qu’il en reste, ne donnent plus le moindre son depuis des lustres. Les têtes des marteaux sont garnies de trois bandes de mince peau blanche, une plus épaisse de peau foncée et enfin une de feutre blanc.
(Condensé d’un article paru dans la revue Pianistik n°96, décembre 2012)
